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Le Japon

Tatoué.e au Japon

Le Japon est connu pour son rapport particulier aux tatouages. Les personnes arborant des tatouages visibles sont ainsi susceptibles de se voir refuser l’accès à certaines institutions traditionnelles, comme les ryokans ou les sources thermales chaudes (onsen). Mais les tatouages ne sont pas pour autant rédhibitoires.

Dans certains onsen, comme ceux de Hoshino Resorts, il suffira de recouvrir ses tatouages à l’aide de bandes adhésives. Et en prenant un peu les devants, vous devriez pouvoir vous épargner quelques froncements de sourcils. D’autant que les jeunes sont de plus en plus ouverts, et que les tatouages ne choquent désormais guère dans les milieux contemporains, notamment dans la plupart des grandes villes.

Mais pourquoi de nombreux japonais ont-ils une telle défiance à l’encontre des tatouages ? Quelle est l’histoire de l’art du tatouage au Japon ? Comment les voyageurs tatoués peuvent-ils pleinement profiter de leur séjour tout en respectant la culture du pays ?

Petit tour d’horizon de l’histoire et de la culture du tatouage au Japon.

Une histoire complexe

Peut-être avez-vous entendu qu’au Japon les tatouages sont associés aux yakuza (la mafia japonaise). Mais en réalité, la méfiance que nourrissent les japonais à l’encontre des tatouages est bien plus profondément ancrée.

Si les tatouages sont relativement rares au Japon, c’est une tradition de longue date, si bien que ce pays a joué un rôle important dans son développement mondial. On estime que de nombreuses populations se tatouaient le visage au Néolithique, et il existe des preuves écrites de l’existence du tatouage à des fins décoratives et d’appartenance tribale dès le IIIème siècle au Japon.

Puis l’image sociale des tatouages évolue et dès le XVIIIème siècle, cette forme artistique tombe en disgrâce, désormais associée aux franges les plus pauvres de la population et aux délinquants que l’on punit notamment en les tatouant.

À la fin du XIXème siècle, le gouvernement de Meiji interdit le tatouage aux japonais. Les marins étrangers continuent néanmoins de le pratiquer, et contribuent au rayonnement des tatouages de style japonais aux quatre coins du monde.

Ce n’est qu’en 1948, sous l’occupation américaine, que les tatouages ont à nouveau droit de cité. Mais ils demeurent très connotés. Et leur adoption par les yakuza n’arrangera rien, bien au contraire.

Positionnement actuel

Si les comportements évoluent peu à peu, notamment chez les jeunes, les tatouages demeurent interdits dans la plupart des lieux où l’on doit exposer son corps, tels que les onsen, les piscines et les salles de sport. De nombreuses entreprises requièrent également de leurs collaborateurs de dissimuler leurs tatouages pendant les heures de travail.

Sur le plan juridique, la situation est floue puisque cet art n’est pas soumis à une réglementation ou autorisation particulière. Ainsi, un tatoueur d’Osaka fut notoirement traduit en justice en 2015 au titre d’une loi énigmatique obligeant toute personne maniant des aiguilles en vue de percer la peau à posséder une habilitation spéciale.

Pourtant, les artistes tatoueurs japonais contemporains jouissent d’un grand prestige, surtout ceux maîtrisant l’art du traditionnel tebori irezumi qui consiste à tatouer à l’aide d’un manche en bois surmonté d’une aiguille, processus long s’il en est. Des artistes tels que Horiyoshi III ont notamment atteint la notoriété en exposant leurs œuvres à l’international.

Conseils aux voyageurs tatoués

Vous vous rendez au Japon et vous êtes tatoué.e : prenez quelques précautions afin de vous assurer de pleinement profiter de votre séjour et de ne froisser personne.

Si vous avez besoin de dissimuler temporairement votre tatouage, les accessoires vestimentaires seront votre meilleur allié : étole ou légère écharpe, haut à manches longues, ou bien couvre-bras. À garder dans le sac pour les enfiler le moment venu. Très pratique pour visiter un temple, par exemple.

Vous prévoyez de vous rendre dans un ryokan ou un onsen ? Mieux vaut vous renseigner à l’avance, car nombre de ces établissements interdisent formellement les tatouages. Fort heureusement, certains acceptent les personnes tatouées à condition qu’elles recouvrent leurs tatouages.

Hoshino Resorts a ainsi révisé son règlement intérieur il y a quelques années pour permettre à ses hôtes de séjourner dans des ryokans de style japonais tels que Hoshino Resorts KAI Nikko tout en profitant des sources thermales chaudes à condition de recouvrir les tatouages à l’aide de bandes adhésives gracieusement mises à leur disposition.

Différentes tailles existent, la plus grande mesurant 95 sur 140 mm, sachant qu’il est permis d’utiliser jusqu’à quatre bandes. Si vos tatouages recouvrent tout votre corps, vous pourrez néanmoins profiter des sources thermales en réservant un onsen privatif.

De nombreux établissements offrent de fait des chambres dotées d’un onsen privatif. Sur la péninsule d’Izu, par exemple, Hoshino Resorts KAI Ito est un ryokan récemment rénové dont les chambres donnent sur un espace privatif, que ce soit une terrasse en bois ou un jardin, avec bain privatif.

En tant que voyageur tatoué au Japon, il faudra peut-être prendre quelques précautions à l’avance, mais en respectant la culture locale, et en ayant fait le nécessaire pour être prêt à vous couvrir le moment venu, vous profiterez encore plus de votre séjour.

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